PROJET ANR LIAD

Au service du démantèlement, du nettoyage et de la valorisation des matériaux dans un contexte urbain post catastrophe

Le projet ANR LIAD est un projet interdisciplinaire s’intéressant au démantèlement et au nettoyage des sites suite à un événement catastrophique en milieu urbain dense et à la valorisation des matériaux. 

En effet, dans une telle situation, les objectifs, les contraintes et les indicateurs d’évaluation de la logistique inverse « industrielle » ne sont pas adaptés. Le projet LIAD va ainsi se concentrer sur l’évolution des modèles et des méthodes existants en logistique inverse afin de valoriser les matériaux dans le cas spécifique des crises majeures en milieu urbain.

De nos jours, 55% de la population mondiale vit dans des zones urbaines, contre environ 68% prévus en 2050 selon l’ONU. Ceci engendre une proximité entre les agglomérations et les zones industrielles. Par exemple, en France, 2.5 millions de Français vivent à moins de 1 km d’un site classé Seveso. Dans ce contexte, les catastrophes d’origine technologique et naturelle ont des impacts immédiats sur les populations. Plusieurs événements d’origine technologique tels que la double explosion dans le port de Beyrouth au Liban en 2020, l’incendie Lubrizol à Rouen en 2019 et l’effondrement du viaduc de Gênes en Italie en 2018 ont causé des dégradations importantes, avec des conséquences fortes sur le court, moyen et long terme.

LIAD est un projet dédié à la logistique inverse pour le démantèlement, le nettoyage et la valorisation des matériaux suite à un événement catastrophique en milieu urbain.

Effondrement du viaduc de Gênes en 2018
Source Photo : Adobestock

Incendie de l’usine Lubrizol en 2019
Source Photo : AFP, Lou Benoist

Explosion du Port de Beyrouth
Source Photo : AFP Forum, Houssam Shbaro, Anadolu Angency

La logistique inverse a connu un essor dans le milieu industriel, entre autres, pour le démantèlement de voitures, d’électroménagers, de téléphones portables, d’avions, etc. et la réparation/ recyclage pour donner une nouvelle vie aux produits. Cet intérêt croissant pour mettre à profit toute ou partie des produits manufacturés est dû à la forte pression que l’humanité exerce sur les ressources de notre planète et à la nécessité de mieux gérer nos ressources (matières premières ou non, certaines rares). Cependant, dans une situation post catastrophe, les objectifs, les contraintes et les indicateurs d’évaluation de la logistique inverse « industrielle » ne sont pas forcément adaptés.

Le projet LIAD tient compte de la particularité des crises majeures en milieu urbain et se concentre par conséquent sur l’évolution des modèles et des méthodes existants en logistique inverse à différents niveaux :

  • Les flux : la cadence des flux liés au transport des résidus (flux physique) doit être mesurée afin de réduire les nuisances pour les riverains, tout en veillant à réaliser les opérations dans un temps restreint dans un souci de protection de la santé (en cas de présence de polluants), psychologique (la présence du bric-à-brac ravive les souvenirs de l’événement) et économique (reprise de l’activité locale), etc.
  • Les objectifs : dans un contexte de crise, plusieurs protagonistes se trouvent impliqués, la population, les gestionnaires de la crise et les industriels de la zone affectée. Leurs objectifs peuvent diverger comme devenir parfois conflictuels. L’optimisation multi-objectifs est dans ce cas à privilégier et nécessite la mise en place de méthodes sophistiquées ayant recours aux solutions de compromis.
  • Les contraintes : des contraintes particulières comme une limite dans le temps à l’exposition du personnel dans le site, notamment en présence de polluants pouvant impacter la santé. Les capacités de traitement des résidus, d’incinération et de stockage doivent également être prises en compte.
  • La typologie et les particularités des problèmes : la chaîne logistique contient des entités comme les sites de stockage, d’incinération et de traitement. Elle intègre deux problématiques majeures que sont la planification dans le temps et le transport. Or, en fonction de la nature de l’événement catastrophique, le transport peut être sécurisé afin de transférer des matières dangereuses.